30.12.2022 - Passage de Drake

Vendredi 30 Décembre 2022

En mer

Cette nuit, c'était réveil à 1h, puis 2h, puis 3h, puis finalement 7h. Ca a pas mal bougé, j'ai un truc qui est tombé dans le placard de la salle de bain et j'ai dû mettre la bouteille de champagne dans un coin car elle "glissait" un peu avec le roulis. Malgré tout, je me sens bien reposée ce matin.
J'ouvre le rideau et aucune terre à l'horizon. Pour m'en persuader, je mets l'écran en marche avec la carte de notre position, nous sommes bien au milieu du passage de Drake, youpi!! Comme vous le voyez, le temps est gris.

 

D'ailleurs pourquoi appelle-t-on cet endroit le Drake?
Nous sommes ici dans la partie de l’océan Antarctique située entre l’extrémité sud de l’Amérique du Sud (la Terre de Feu) et l’Antarctique. C’est une des zones qui connaît les pires conditions météorologiques maritimes du monde. "On peut dire que ce sont les eaux parmi les plus démontées de la planète", affirme Felipe Rifo, le chef du Centre météorologique de la marine chilienne à Punta Arenas. Hum...
L'endroit doit son nom à l’explorateur britannique du XVIe siècle Francis Drake même si en réalité il n'a jamais navigué dans ces eaux.
En effet, en 1578, Sir Francis Drake avait opté pour la traversée par le détroit de Magellan plus au nord et moins dangereux, mais beaucoup plus long, lorsque l’un de ses navires a dérivé très au sud à la sortie du détroit. Après s’être rendu compte qu’il pourrait y avoir un passage entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique, Francis Drake et son équipage ont donc découvert par hasard ce qui allait devenir le passage de Drake.
La première personne à avoir navigué dans ces eaux agitées fut le Hollandais Willem Schouten en 1616.
Large de 850 km entre la pointe méridionale de l'Amérique du Sud et le continent Antarctique, le passage est très profond (entre 3500 et 4000 mètres). Il constitue la plus courte distance entre l'Antarctique et les autres terres du monde. La frontière entre les océans Atlantique et Pacifique est définie par l'Organisation hydrographique internationale par le méridien passant au cap Horn (67° 17′ O). Le lieu est parcouru par le puissant courant circumpolaire antarctique, battu en quasi-permanence par la pluie et balayé par des vents dépassant les 100 km/h. Entre décembre et février, les vagues de plus de quinze mètres de haut n'y sont pas rares.
Ok alors, vive l'aventure et en attendant, voilà le programme du jour:
"It's remarkable how quickly a good and favorable wind can sweep away the maddening frustrations of shore living"

Je me lave les cheveux en équilibre car ça tangue un peu quand même (heureusement il y a des barres pour se tenir dans la douche) et vers 8h45 je me rends au petit déjeuner. Je prends la même chose qu'hier mais j'opte pour un thé et je rajoute du saumon fumé qui est vraiment très bon.
Je vais ensuite au salon Panorama pour inspecter l'horizon (bah y'a rien, que de l'eau et du ciel!). Nous essuyons encore quelques grains.
Puis, c'est l'heure du briefing obligatoire sur les embarquements à bord des zodiacs et les consignes de sécurité. Comment monter et débarquer depuis le bateau ou la terre, où se tenir, où poser son sac etc etc... Ok on va tenter de ne pas tomber à l'eau de suite, mais ça devrait le faire. En tout cas, tout est bien organisé et sécurisé, il y a même un petit marchepied "portatif" qu'ils positionnent pour ne pas faire de trop grands pas en montant dans le zodiac. Nous avons également droit à un petit speech sur la sécurité biologique. En effet Quark est adhérente au IAATO: l'Association internationale des voyagistes antarctiques.
L'association a pour objectif de coordonner les activités touristiques et d'informer les voyagistes sur la prévention, la protection et le respect de l'environnement. Ses membres sont tenus à la fois de respecter le Traité sur l'Antarctique, mais aussi de se plier au règlement interne de l'association, notamment sur la limite du nombre de personnes sur les zones de débarquement et sur le traitement des déchets.
Lorsque nous allons débarquer à terre, nous devrons avoir aux pieds les bottes prêtées par Quark, celles-ci devront être nettoyées avec des sortes de brosses "électriques" et ensuite passées dans un bac de désinfection à chaque remontée sur le bateau.
Il faudra par ailleurs se tenir à au moins 5 mètres de distance de tous les animaux rencontrés (dans la mesure du possible).
Je retourne ensuite à la chambre et oups j'ai un peu le mal de mer. Je vais prendre de la cocculine et m'allonger quelques instants. Puis vers 11h, mon groupe est appelé pour "vérifier" les habits que je porterai lors des excursions à terre, à savoir le pantalon, les gants et bonnet pour voir s'il n’y a pas des végétaux ou autre qui sont restés accrochés dans les velcros etc... Tout ça afin de ne rien apporter sur terre qui puisse avoir des conséquences sur l'environnement. Tout est ok et lorsque le check est fini je vais faire un tour sur le pont pour prendre l'air, même s'il fait froid et qu'il y a du vent. Mais le temps s'est bien levé et il y a moins de vagues.

 

J'en profite pour regarder où nous en sommes sur la carte.

Vers 12h45 je me dirige vers le restaurant car même si je suis un peu barbouillée, j'ai faim. Je prends des crudités, des tempuras de légumes, une glace avec un cookie et un coca. Ah ben finalement j'ai bien mangé et je n'ai plus mal au ventre.
A 14h je me rends à la conférence sur l'explorateur Ernest Shackleton. Là encore c'est passionnant. Le gars, il a connu plein d'échecs et à chaque fois il y est retourné. Son expédition Endurance (1914/1917) est hallucinante, je vous invite à lire cette partie sur le wikipedia.

Et pour information, c'est seulement l'année dernière qu'on a retrouvé l'Epave de l'Endurance
Par contre je me sens de nouveau un peu nauséeuse et je retourne à la cabine d'où je vais regarder à la TV la prochaine conférence sur la glaciologie, allongée sur mon lit. Puis, je vais faire un tour au bar du panorama où je demande un petit coca. Je regarde un épisode de The office et il y a ensuite au programme une séance de yoga à laquelle je ne vais pas participer.
Vers 18h, ça va mieux je vais donc faire un tour dehors après m'être équipée contre le froid. La lumière est assez démente dans ces contrées, wow! Presque flippante d'ailleurs.

 

Et coucou depuis le passage de Drake!

A 18h30 nous avons le cocktail du commandant. Je décide de rester au fond de la salle au cas où ça n'irait pas mais finalement après une petite coupe de faux champagne, tout va bien. Le commandant est croate by the way. Et ma photo est floue ;)

Ce soir, je décide d'aller prendre mon dîner au Bistro 487 histoire de changer un peu. Ce n'est pas le même menu qu'au Balena (moins de choix), je prends les crudités et le poisson (moyen) et des fruits en dessert.

 

Je retourne à la cabine où je commence le visionnage d'un épisode de l'Art du crime, et à 21h15, nous sommes appelés pour la conférence de... 2 astronautes civiles qui voyagent avec nous. Il s'agit de Sian Proctor et Hayley Arceneaux qui ont participé à la première mission dans l'espace constituée uniquement de civils, dans la capsule d'Elon Musk, mission intitulée Inspiration 4. Je n'en avais pas vraiment entendu parler... On peut suivre leur aventure dans le documentaire de Netflix "Compte à rebours: quatre touristes dans l'espace" (que je viens de voir et qui est plutôt bien fait, je vous le conseille).

 

C'est hyper intéressant et "inspiring" of course.
Vers 22h15 je retourne à la cabine, je termine l'Art du crime et dodo à 23h15, j'ai bien fait de manger, je n'ai plus du tout le mal de mer.
La petite vidéo du jour :)

Comments

[CelineH]

finalement tu as moins le mal de mer quand tu manges !

bon, moi, j'ai le mal de mer rien que d'imaginer !

HUG